Les Sept Merveilles du monde, dont la genèse de la liste est méconnue, constituent l'ensemble des sept oeuvres architecturales et artistiques les plus extraordinaires du monde antique. Elles correspondent toutes à des réalisations qui excèdent largement les proportions communes. Ces oeuvres montrent qu'avec des moyens, pour nous rudimentaires, architectes et bâtisseurs de l'époque étaient capables, à force de labeur et d'ingéniosité, d'ouvrages prodigieux. La popularité des monuments a suivi l'influence politique et économique des cités, et la construction d’un élément architectural imposant venait consacrer cette prédominance : Memphis, Éphèse, Halicarnasse, Rhodes, Babylone, Olympie et Alexandrie. De sorte que si le monument était l'emblème de la cité, leurs destins à tous deux, on l'a constaté, étaient inévitablement liés. Ces sept oeuvres étaient : la pyramide de Khéops à Memphis en Égypte, les jardins suspendus de Babylone, la statue de Zeus à Olympie, le temple d'Artémis à Éphèse, le Mausolée d'Halicarnasse, le Colosse de Rhodes et le phare d'Alexandrie.
De ces sept « Merveilles », seule subsiste aujourd'hui la pyramide de Khéops.
Comment les retenir me direz-vous ?
"Mostapha ! J'attends la copie !"
(Mausolée d'Halicarnasse, Statue de Zeus à Olympie, Phare d'Alexandrie, Jardins suspendus de Babylone, Temple d'Artémis à Éphèse, Colosse de Rhodes, Pyramides d'Égypte)
La pyramide de Khéops ou grande pyramide de Gizeh est un monument construit par les Égyptiens de l'Antiquité, formant une pyramide à base carrée de 137 m de hauteur. Tombeau du pharaon Khéops, elle fut édifiée il y a plus de 4500 ans, sous la IVème dynastie, au centre du complexe funéraire de Khéops se situant à Gizeh en Égypte. Si elle est la seule des sept merveilles du monde de l'Antiquité à avoir survécu jusqu'à nos jours, elle est également la plus ancienne. Durant des millénaires, elle fut la construction humaine de tous les records : la plus haute, la plus volumineuse et la plus massive. Ce monument phare de l'Égypte antique est depuis plus de 4500 ans scruté et étudié sans relâche. Le tombeau, chef-d'oeuvre de l'Ancien Empire égyptien, est la concentration et l'aboutissement de toutes les techniques architecturales mises au point depuis la création de l'architecture monumentale en pierre de taille par Imhotep pour la pyramide de son souverain Djéser. Toutefois, les nombreuses particularités architectoniques et les exploits atteints en font une pyramide à part qui ne cesse de questionner l'humanité.
Les jardins suspendus de Babylone sont un édifice antique, considéré comme une des sept merveilles du monde antique. Ils apparaissent dans les écrits de plusieurs auteurs grecs et romains antiques (Diodore de Sicile, Strabon, Philon d'Alexandrie, etc.), qui s'inspirent tous de sources plus anciennes disparues, dont le prêtre babylonien Bérose. C'est à ce dernier que l'on doit l'histoire de la construction de ces jardins par Nabuchodonosor II afin de rappeler à son épouse Amytis de Médie les montagnes boisées de son pays natal. Lors de la redécouverte et des fouilles de Babylone (dans le sud de l'Irak actuel) au début du 20ème siècle, l'emplacement des jardins suspendus a été cherché. Mais alors que les autres constructions mythiques de la ville (Tour de Babel, murailles, palais royaux) ont été retrouvées par l'archéologie et la traduction des inscriptions anciennes, cela n'a pas été le cas des jardins. Les chercheurs contemporains ont donc émis diverses propositions : certains ont cherché à localiser les emplacements possibles des jardins suspendus dans la ville, tandis que d'autres ont remis en cause leur existence, les situant dans une autre ville (Ninive) ou les reléguant au rang d'invention développée par des auteurs antiques à partir des jardins royaux babyloniens.
La Statue chryséléphantine de Zeus fut construite en 440 avant J.-C. par le sculpteur Phidias. Elle se trouvait dans l'ancienne ville d'Olympie, sur la côte ouest (du Péloponèse) de l'actuelle Grèce, à environ 150 km à l'ouest d'Athènes. Auparavant, l'architecte Libon avait bâti en 450 avant J.-C. le temple qui lui servira d'abri. Ce dernier fut brûlé, mais la statue avait été transportée à Constantinople. Elle finira tout de même par disparaître dans un incendie en 462.
Le temple d'Artémis à Éphèse est dans l'Antiquité l'un des plus importants sanctuaires d'Artémis, déesse grecque de la chasse et de la nature sauvage. Sur l'emplacement d'un sanctuaire plus ancien, un temple est bâti vers 560 av. J.-C. par Théodore de Samos, Ctésiphon et Metagenès, et financé par le roi Crésus de Lydie. Ses dimensions colossales (137,74 m de longueur et 71,74 m de largeur) et la richesse de sa décoration expliquent sa mention dans 16 des 24 listes des Sept merveilles du monde qui nous sont parvenues. Il est incendié volontairement en 356 av. J.-C. par Érostrate, qui veut se rendre célèbre en détruisant le temple. Un second temple est bâti au milieu du 4ème siècle av. J.-C. sur le même plan. Il est pillé par les Ostrogoths en 263 puis brûlé par les chrétiens en 401. Justinien achève de le démanteler en prélevant une partie de ses colonnes pour le palais impérial de Constantinople. Les ruines d'Éphèse se trouvent aujourd'hui dans la partie sud ouest de la ville turque de Selçuk, à cinquante kilomètres au sud d'Izmir.
Le mausolée d'Halicarnasse est le tombeau de Mausole, satrape perse achéménide de Carie (Asie Mineure), mort en 353 av. J.-C. C'était la cinquième des sept merveilles du monde. Halicarnasse est aujourd?hui la ville de Bodrum, au sud-ouest de la Turquie. Le monument était admiré dès l'Antiquité pour ses dimensions et sa décoration, si bien qu'on appelle « mausolée » tout tombeau de grande dimension (par exemple le mausolée de l'empereur Hadrien, actuel château Saint-Ange). Haut d'environ 45 mètres, le Mausolée d'Halicarnasse était orné de sculptures sur ses quatre côtés, chacun réalisé par un grand sculpteur grec ; ces quatre sculpteurs seraient Leochares, Bryaxis, Scopas de Priène et Timothéos. La Carie était une province dépendant de l'Empire perse, devenue presque autonome. Le roi Mausole déplaça la capitale à Halicarnasse, après avoir pris le contrôle de la plus grande partie du sud-ouest de l'Anatolie. Bien qu'officiellement dépendant de l'empire perse, il était de culture grecque. Il entreprit de grands travaux pour embellir et fortifier sa capitale. Il fit notamment construire un théâtre et un temple à Arès, le dieu de la guerre.
Le Colosse de Rhodes était une statue d'Hélios (le dieu du Soleil), en bronze, dont la hauteur dépassait les trente mètres, ?uvre de Charès de Lindos. Souvenir de la résistance victorieuse à Démétrios Ier Poliorcète (-305 à -304), érigée sur l'île de Rhodes vers -292, cette gigantesque effigie fut renversée en -226 par un tremblement de terre. Cassée au niveau des genoux, elle s'effondra et tomba en morceaux. La statue brisée resta sur place jusqu'en 654. Il ne reste plus aujourd'hui la moindre trace du colosse. C'était la sixième des sept merveilles du monde antique.
Le phare d'Alexandrie est considéré comme la septième des sept merveilles du monde antique ; il a servi de guide aux marins pendant près de dix-sept siècles (du 3ème siècle avant notre ère au 14ème siècle). Sa construction aurait débuté entre 299 et 289 avant notre ère (la date exacte est inconnue) et duré une quinzaine d'années. Les travaux sont initiés par Ptolémée Ier mais celui-ci meurt avant la fin du chantier qui est achevé sous le règne de son fils Ptolémée II